
La construction de valeur d’une start-up : à propos du « quoi »
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En s’appuyant sur ses vertus pour développer son innovation de rupture, le startuper va mettre en oeuvre des processus transformant progressivement sa start-up en PME. Il va passer d’une entreprise consommatrice de ressources en une entreprise productrice de ressources. Ce chemin est aussi celui de la construction de la valeur de l’entreprise qui est une mesure de sa capacité à produire des ressources valorisables. Ce processus de transformation se déroule sur une période très variable allant de quelques jours à quelques années. Quelles sont les différentes composantes d’une start-up et comment évoluent-elles pour que celle-ci devienne une PME ? Comment se réalise cette construction de valeur dans l’axe du « quoi » ?
Une idée, une intuition ou une volonté fondatrice.
Toute idée est intéressante, mais toute idée ne permet pas de développer une start-up. Imaginer un carton cranté permettant de garantir le parfait alignement des pinces à linges lorsqu’on souhaite les ranger de manière strictement parallèle plutôt qu’en vrac dans un seau est probablement une excellente idée, mais le problème adressé n’est sans doute pas suffisamment significatif que pour permettre le développement d’une entreprise. Pour exister économiquement, l’idée à l’origine de l’entreprise doit apporter une solution ou une amélioration notable au traitement d’un problème significatif.
Une preuve de concept, une démonstration.
L’idée est le point de départ, encore faut-il que sa pertinence puisse être démontrée avec les moyens qui pourront être mobilisés sur base de cette idée. La preuve de concept démontre la pertinence de l’idée, sa capacité à être mise en oeuvre. La technologie doit permettre d’obtenir ce que l’intuition anticipait ou que la science avait démontré.
La nature de l’idée va rendre cette démarche plus ou moins longue, plus ou moins lourde, plus ou moins onéreuse. Il est plus simple de développer un logiciel (complexité binaire), que de développer un produit technologique (complexité de la matière), que de développer une molécule (complexité de la biologie).
Un produit, un service.
Cette étape est fondamentale car même une très bonne idée permet d’imaginer de nombreux produits médiocres. « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface » disait Victor Hugo. En suivant cette démarche il faut considérer l’idée comme le fond et créer le produit ayant la forme la plus légère. Rechercher dans le premier produit l’expression la plus simple de l’idée initiale est probablement la meilleure manière de mettre celle-ci en évidence et donc de capitaliser sur sa valeur intrinsèque.
Une production, une optimisation.
Cette dernière étape est celle de l’industrialisation du produit ou du service. L’efficacité économique de l’entreprise va dépendre aussi de sa capacité à délivrer son produit ou son service à un coût optimisé et dans les quantités attendues. Le coût de passage de cette étape sera lié à l’anticipation de celle-ci dans les phases amonts.
Une preuve de concept qui n’anticipe pas le produit ne permettra pas de garantir que les objectifs du produit seront accessibles. Un produit qui n’anticipe pas dès sa définition une réflexion sur sa production sera probablement compliqué à optimiser d’un point de vue industriel.
Pour boostHEAT, l’idée est celle de l’efficacité énergétique que pourrait apporter une utilisation optimale des hauts niveaux d’énergie. Brûler du gaz et disposer d’une température de plusieurs centaines de degrés (corps de chauffe d’une chaudière) pour chauffer de l’eau à 35°C (radiateur) est un gaspillage thermodynamique.
La preuve de concept a consisté à développer un compresseur thermique qui est le coeur de notre innovation. Notre premier produit est notre chaudière Apache à destination du marché domestique, celle-ci doublera l’efficacité énergétique du gaz donc permettra de consommer deux fois mois de gaz et de générer deux fois moins de CO2. Nous entrons dans la quatrième phase de notre « quoi », nous préparons l’industrialisation de nos chaudières.
Comme lors de chaque phase le personnel de l’entreprise s’est enrichi de nouvelles compétences, mais cela c’est le qui…