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Le bien-être au travail, condition du succès de l’entreprise

par | Tribunes

3 Nov, 2016

Le monde du travail évolue : la pyramide implacable au sommet de laquelle trônait un patron désintéressé du sort de ses employés n’est désormais plus représentative de l’entreprise. Pour réussir et durer celle-ci doit s’appuyer sur sa première richesse, l’épanouissement de ses salariés.

Le travail, plus qu’un choix professionnel

En moyenne chacun d’entre nous aura passé 12% de sa vie au travail, et les générations montantes ne sont pas prêtes à sacrifier ce temps sur l’autel du seul profit : la dernière étude Viavoice sur le sujet montre ainsi que 63% des chefs d’entreprise ont du mal à fidéliser les moins de 30 ans tout en reconnaissant pour 74% d’entre eux une demande croissante de reconnaissance et d‘écoute de la part de leurs salariés.

Il est possible que cette demande ne date pas d’hier. Ce qui change en revanche c’est la considération de plus en plus large de ces besoins, non dans un mouvement philanthropique mais bien au nom de l’intérêt de l’entreprise.

En effet, plus encore que dans les décennies précédentes, l’entreprise confrontée à la transformation digitale de son environnement et de son marché a besoin de compétences en mouvement, d’évolution permanente, d’agilité.

Or cette énergie supplémentaire et cette dynamique vitale ne pourront s’exprimer que dans le cadre d’un cercle vertueux dont le moteur reste le bien-être des équipes, centre de gravité de l’ensemble.

L’adhésion, élément-clé de la marque employeur

Car finalement l’équation est assez simple : d’un côté, un monde du travail soumis à des aléas de plus en plus évidents (ubérisation, numérique, mondialisation) ; de l’autre, l’entreprise, dont le potentiel de stabilité face à ces trous d’air repose avant tout sur la cohésion de ses équipes.

Bien sûr cela se traduit déjà dans le management, et ce n’est pas un hasard si l’une des oppositions les plus illustrées sur les réseaux sociaux professionnels est celle qui confronte la caricature du « boss », patron détaché de ses subordonnés et soucieux seulement de les instrumentaliser au « leader », guide charismatique capable d’inspirer puis de valoriser la réussite de ses collaborateurs.

Pour le salarié cette reconnaissance se traduit aussi dans l’environnement de travail, et il est possible que le modèle des start-up de la Silicon Valley, devenues pour certaines d’entre elles (Google, Facebook) des géants de l’Internet, plaide chaque jour un peu plus sa cause : ces entreprises, dont les besoins en compétences et en excellence étaient énormes, se sont construites justement sur la conscience aigüe des besoins des salariés et ont dès le départ mis d’énormes moyens au service de leur bien-être personnel (design de bureaux originaux, salles de sport, activités annexes), de leur besoins familiaux (crèches internes à l’entreprise) ou de leur épanouissement propre (développement de projets personnels sur le temps de travail).

Ce modèle, celui d’une entreprise qui construirait son succès aux côtés de ses salariés et non sur leur dos, n’est donc plus utopique. Il est également en phase avec notre époque, celle où les entreprises valorisent leur marque employeur sur les réseaux sociaux comme LinkedIn et où, pour être crédible dans leur discours, elles ont besoin du relai de ces mêmes salariés.

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Auteur de l’article :

Patrice Reydon